J’ai rencontré 7 jolies personnes que Guy Georges a assassiné.

Elles font partie de ma vie.

Aujourd’hui, elles auraient mon âge.

Elles seraient avocate, styliste, psychométricienne, ingénieur, couturière.

J’ai vu vos corps mutilés.

Vous êtes dans mon cœur.

Voici l’ histoire de l’interpellation de votre assassin.

Surnommé “Joe le killer” pour “rigoler” dans les squats qu’il fréquentait, Guy Georges est devenu entre 1991 et 1998 le “tueur de l’est parisien”.

De son premier assassinat à son procès, ce dossier n’a été qu’une série d’erreurs et d’échecs judiciaire graves.

A l’occasion de la diffusion du film “L’affaire SK1″* de Frédéric Tellier, sur une chaîne de télé

Vision, inspiré du fait divers et du livre “La traque” de la journaliste de Libération Patricia Tourancheau (Fayard), je reviendrais sur les dates marquantes de cette symbolique affaire.

Un nouveau téléfilm a été proposé sur les écrans avec Mathilde Seigner.

L’affaire où le corps des femmes a été nié au profit de la gestion de l’institution judiciaire.

* SK1 est le nom de code donné par la police à Guy Georges pendant l’enquête. L’acronyme correspond à Serial Killer 1

► 1985 : condamné à dix ans d’emprisonnement

Guy Georges a déjà agressé plusieurs femmes à Paris et en province.

Pour la première fois en 1985, il est condamné à dix ans de réclusion pour “viol commis sous la menace d’une arme”. L’année précédente, le 27 février, il avait agressé une jeune étudiante de 22 ans dans un parking d’Ecrouvres, en Meurthe-et-Moselle. Il était alors en permission de sortie pour “bonne conduite” alors qu’il purgeait une peine de 18 mois d’emprisonnement pour “attentat à la pudeur commis avec violence”.

En permission de sortie, alors qu’il purge une peine, il récidive.

Les victimes sont toujours de jeunes femmes.

Les agressions sont toujours des délits ou des crimes à connotations sexuelles.

Il est déjà en état de récidive.

Ces signes témoignent de ce que Guy Gorges est un grand danger pour les femmes.

Son comportement laisse craindre le pire.

►1991 : premier assassinat, à deux pas de Montparnasse

Le 18 janvier 1991, Guy Gorges ne respecte pas le régime de semi-liberté qui lui a été accordé et ne rentre pas dormir en prison. Six jours plus tard, il quitte le squat où il a élu domicile dans l’est de la capitale. Il se rend alors près de Montparnasse, prend un verre à la terrasse d’un café, et voit passer Pascale, étudiante en lettres de 19 ans. Il la suit dans son immeuble, bloque la porte de son appartement, rentre dans le petit studio qu’occupe la jeune femme, la viole et l’égorge à l’aide de l’Opinel n°12 acheté le matin même. Il quitte les lieux, et regagne la prison quelques jours plus tard, comme si de rien n’était.

►1992 : sortie de prison et nouvelle agression

Le 22 avril 1992, alors qu’il n’a fait que sept ans de prison, Guy Gorges est libéré. 18 jours plus tard, il agresse Éléonore, étudiante de 22 ans sur le boulevard Malesherbes (17e). Il menace la jeune fille avec un couteau, lui demande une fellation. Alertés par les cris, les voisins appellent la police. Guy Georges est interpellé, et condamné à 5 ans de prison, dont trois avec sursis. Le caractère de crime sexuel n’est pas retenu par la justice.

Ce n’est pas la première erreur dans ce dossier.

Aucun lien n’est fait entre Guy Georges et le premier crime sexuel.

Pourquoi une nouvelle fois le caractère sexuel de l’agression n’est il pas reconnu ?

Pourquoi vouloir effacer ce crime sexuel ?

►1994 : quatre victimes en un an

Libéré de prison en 1993, Guy Georges sévit de nouveau le 7 janvier 1994. Catherine, 27 ans, est retrouvée morte dans un parking du 70 boulevard de Reuilly (12e). L’assistante marketing a été frappée, violée et assassinée au couteau.

Une semaine plus tard, il agresse Annie et la contraint à une fellation. L’animatrice radio parvient à s’enfuir.

Dix mois plus tard, le 8 novembre, Elsa, 22 ans, aura moins de chance. Violée et assassinée, elle est retrouvée morte dans sa voiture dans un parking du boulevard Blanqui (13e). Pascale, Catherine et Elsa, violées et assassinées ont toutes les trois eu le soutien-gorge coupé entre les deux bonnets et les vêtements tailladés. Pourtant, étrangement, aucun rapprochement n’est fait entre ces différentes affaires

Autre nouvelle erreur dans le dossier .

Un mois plus tard, dans la nuit du 9 au 10 décembre, Agnès, architecte hollandaise de 33 ans, est violée et égorgée dans son appartement du 11e. Sur place, les enquêteurs parviendront à isoler l’ADN du meurtrier. Un”ADN inconnu”.

►1995 : premier portrait-robot

Le 16 juin 1995, Elisabeth, psychomotricienne de 23 ans, est suivie par Guy Georges dans son appartement de la rue des Tournelles (3e). Menacée par un couteau, attachée à son lit, elle parvient à s’échapper. Les empreintes de l’agresseur seront relevées à son domicile et le témoignage de la victime permettra d’établir un premier portrait-robot. Ce dernier, pourtant, est bien éloigné du profil de l’agresseur.

Trois semaines plus tard, Hélène, 27 ans est violée et tuée à coup de couteau dans son appartement du 10e arrondissement. Au cours des relevés sur la scène de crime, les enquêteurs relèvent qu’un homme au pied égyptien a marché dans le sang d’Hélène. Encore un faux indice : Guy Georges n’a pas du tout le pied égyptien.

►1995 : il échappe à la police

Le 25 août, alors qu’il tente d’agresser Mélanie 20 ans dans le marais, Guy Georges est surpris par le petit ami de sa proie. Il prend la fuite, et perd ses papiers. Arrêté par la police en septembre, il est reconnu par la victime. Il avoue, mais dit avoir suivi la jeune femme pour la voler. Il est condamné à 30 mois de prison, sans que le caractère de crime sexuel de l’agression ne soit retenu.

Une nouvelle fois, le caractère sexuel de l’agression n’est pas reconnu.

Pourquoi veut-on cacher les agressions sexuelles ou les tentatives de viols ?

Pourquoi leur préférer les violences physiques.

En 1997, il recommence. En septembre, après une tentative sur Estelle, il viole et assassine Magali, 19 ans, dans son appartement.

En octobre, il attaque Leila dans son escalier.

Le 16 novembre, il viole et tue une nouvelle fois dans le 11e arrondissement. Estelle, 25 ans sera la dernière victime connue de Guy Georges.

L’ADN de Guy Georges a été identifié grâce à l’héroïsme du Professeur Pascal et du juge d’instruction Monsieur THIEL.

En effet, le professeur Pascal, directeur de laboratoire judiciaire, a conservé les ADN ( carte d’identité génétique ) de violeurs.

Celà était interdit.

Le juge THIEL lui a demandé de comparer les ADN conservés avec celui de l’ADN recueilli sur les scènes de crimes.

Celà était interdit.

L’ADN de Guy Georges a été identifié et conservé lors des précédents viols.

L’ADN de l’assassin a été retrouvé sur les scènes de crimes.

Le Professeur Pascal s’est livré à des comparaison d’ADN.

Or, seuls 2 agissement illégaux ont permis l’identification de cet homme !

Plus tard le FNAEG a été créée,en 1998, permettant de conserver l’ADN des criminels.

Les décrets d’application n’ont été pris que 3 ans plus tard …

Dire pour lutter

Dire pour améliorer la loi.

Dire pour nommer le viol

Dire pour son père, sa sœur