« J’ai besoin de comprendre pourquoi cette femme n’a pas été informée de la sortie de prison de son agresseur », a déclaré, ce mardi 30 novembre, Élisabeth Moreno, ministre déléguée à l’égalité femmes-hommes, évoquant le féminicide à Épinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis), vendredi, par l’ex-conjoint sorti de prison neuf jours plus tôt.
Article de Pierre Bienvault pour la-croix.com — 30/11/2021
Pour l’instant, on ne connaît pas le nom de cette femme, ni son prénom, ni même son âge. On sait juste qu’elle a été tuée à coups de couteau le vendredi 26 novembre par son ancien compagnon à Épinay-sur-Seine, en Île-de-France. On sait aussi que, après le drame, ses deux filles de 5 et 14 ans ont été prises en charge à l’hôpital pour recevoir un soutien psychologique. Un énième meurtre conjugal qui pose la question d’éventuelles défaillances de la justice.
Au vu des premiers éléments de l’enquête, il apparaît que la victime n’avait pas été informée de la sortie de prison de son ex-conjoint violent, neuf jours plus tôt. Ce qui explique peut-être pourquoi, au moment de l’agression, elle ne portait pas sur elle son « téléphone grave danger ». « J’ai besoin de comprendre pourquoi cette femme n’a pas été informée de la sortie de prison de son agresseur », a déclaré ce mardi 30 novembre, Élisabeth Moreno, la ministre déléguée à l’égalité femmes-hommes. De son côté, le parquet de Bobigny indique que des « vérifications approfondies » sont menées sur « l’information de la victime » lors de cette sortie de détention.
Condamné en juillet
L’ancien compagnon de cette femme, âgé de 51 ans, a été mis en examen pour meurtre lundi 29 novembre. En juillet, il avait été condamné par le tribunal de Bobigny à douze mois d’emprisonnement, dont six mois assortis d’un sursis probatoire, pour des faits de violence, violation de domicile et menaces de mort par conjoint. Il était ensuite sorti de détention le 1er octobre. Quatre jours plus tard, son ex-compagne avait actionné son téléphone grave danger car l’homme, interdit de tout contact avec elle, se trouvait en bas de son domicile. Il était alors parti avant l’arrivée de la police. N’ayant pas respecté ses obligations, l’individu était retourné en détention provisoire le 8 octobre. Onze jours plus tard, un juge d’application des peines (JAP) avait partiellement révoqué son sursis probatoire, à hauteur de deux mois.
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