Mon dernier dossier se déroule en région parisienne. Je vous propose d’en découvrir la réalité dans cet article.
Il faut savoir pour débuter cette histoire, que les femmes victimes de violences conjugales sont souvent mise en cause comme auteur de violence par leur conjoint.
Ma cliente est une femme âgée de 28 ans, maman d’une enfant de 11 ans. Elle est originaire de province, puis elle vient avec son compagnon travailler en région parisienne.
Les violences physiques et psychologiques ont débuté dès le début de leur relation.
Les familles sont amis ils avaient présenté les jeunes gens.
Monsieur est titulaire d’un doctorat de sciences.  Madame est titulaire d’un Bts. (aucun milieu n’est épargné)
Tous les deux veulent réussir leur vie professionnelle, habiter une jolie maison et paraître heureux.
J’ai identifié un “syndrome de la petite maison dans la prairie”. Celui d’avoir une jolie maison, jolie famille, tous heureux et tous travaillent….toujours le sourire aux lèvres.
Pour les femmes, j’appelle cela le syndrome de la Belle au Bois Dormant.  Elle attend son Prince qui est beau, intelligent, diplômé, travailleur, séduisant, ami fidèle.
Puis vient un jour où elle se fait soigner par un médecin hospitalier.
Elle s’ouvre sur ces violences à un ami.
Le couple déménage en région parisienne.
Elle pense que l’éloignement de la famille permettra “un nouveau départ”.
Mais l’isolement avec la famille, l’éloignement des amis et du tissu social permet aux violences de redoubler d’intensité.
Elle est seule maintenant.
Monsieur n’accepte pas son emploi.
Madame signe un contrat de bail avec un autre ami qui accepte de lui venir en aide.
Et elle vient donc en aide à son compagnon. Madame règle tout.
Mais lui, de son côté part, sans lui dire quand il revient, et une fois de retour, il la tape en rentrant car elle a osé vivre sa vie, rencontrer des amis.
Monsieur cumule les périodes de chômage alors même qu’il est beaucoup plus diplômé que Madame.
Madame travaille et paye les factures.
Femme auteur de violences ???
Un jour, Monsieur la menace à l’aide d’un couteau en main.
Une médiation pénale est ordonnée.
Cela signifie qu’aucune condamnation n’est intervenue.
Madame n’est victime de rien selon la justice.
Monsieur poursuit donc ses destructions psychologiques. “Elle est nulle”.

Comment est-elle devenue une “Femme auteur de violences” ???

Un soir, ils sortent entre amis et elle fait comme si…  Comme si tout allait bien…  Elle sourie.
Mais arrivée au domicile, elle ne supporte plus de faire semblant et elle lui demande de partir.
Il ne veut pas.  Il veut garder les clefs.
Elle lui demande alors de lui restituer les clefs.
Il ne le veut pas.
Il lui donne des coups de pieds au visage et la griffe.
Elle s’empare d’un couteau et le menace.
Il s’avance vers elle et ” le coup part”.
Elle est présentée au parquet et au juge des libertés et de la détention.
Elle est placée sous contrôle judiciaire.
Le système d’invasion se met en place.
Elle est victime, il n’a fait l’objet que d’un rappel à la loi.
Elle doit pointer une fois tous les 15 jours au commissariat.
Elle doit mentir à son employeur.
C’est elle qui a le pouvoir économique, elle entretient Monsieur.
Elle se retrouve confrontée à une audience correctionnelle.
Mise en cause comme femme violente alors même qu’elle a subi 7 ans de violence conjugale.