PORTRAIT - Elle dédie sa vie aux victimes de viols, de violences et de meurtres conjugaux. Pour la journée internationale des violences faites aux femmes, l'avocate pénaliste retrace l'évolution de ces affaires avant et après MeToo.

Isabelle Steyer porte en elle la trace de ces êtres qui semblent venus d'ailleurs. C'est peut-être là que réside sa force, mais ce serait une erreur de s'arrêter à ses cheveux d'argent, ses traits quasi-elfiques et ses yeux bleus perçants. Car derrière son regard de cristal dort une puissance impérieuse prête à se réveiller lorsqu'il s'agit de la défense des femmes.

Voilà maintenant bientôt trente ans que Me Steyer se tient aux côtés de celles qui sont battues, harcelées, violées, tuées. Elle a connu l'après et l'avant MeToo, un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Les télés en ce temps-là ne s'intéressaient pas à ces affaires de bonnes femmes, et le 25 novembre ne s'était pas vu auréolé du nom très sentencieux de «Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes». Non, autrefois, il y a bien longtemps, le 25 novembre, on célébrait (hasard du calendrier?) les Catherinettes (NDLR: les jeunes filles à marier qui avaient atteint l'âge de 25…

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