La violence à l’égard des femmes demeure, dans nos sociétés, au XXIème siècle un problème majeur.

En effet, la violence conjugale est un phénomène de société qui atteint toutes les catégories sociales ainsi que toutes les cultures.

Elle est issue d’une inégalité socio-culturelle, historiquement construite entre hommes et femmes et elle constitue un moyen de maintenir cette inégalité au sein des couples. Elle s’établit comme un moyen, utilisé par un être humain masculin dans le but de garder un être humain féminin dans un rapport inégal. Ceci constitue l’expression de la domination de l’homme sur la femme.(Henrion, 2001)

 

Une enquête statistique nationale sur les violences envers les femmes ( ENVEFF ) a été effectuée en 2000, en France, afin de cerner l’ampleur du phénomène. Elle révèle qu’une femme en couple sur dix et âgée de 20 à 59 ans a déclaré avoir subi des violences conjugales. Ce qui correspond à un million et demi de conjoints violents. (Henrion, 2001)

Définition de la violence conjugale

Il convient de différencier deux concepts fondamentaux : violence et conflit. Un conflit est un différend c’est à dire un désaccord, un conflit d’opinions, d’intérêts qui se déroule entre partenaires ou sujets égaux ( du moins devant la loi ) et l’un face à l’autre. Un conflit peut être en soi positif, il peut aider à évoluer.

La notion de violence vient du latin « violentia » ( caractère violent ou farouche ) et plus particulièrement de « violare » qui signifie faire violence, traiter avec violence, profaner, transgresser c’est à dire aller au delà de la limite qu’impose la loi. Violare dérive lui-même de « vis » c’est à dire force. (Gillioz, De Puy, Ducret, 1997). La violence constitue donc une utilisation abusive de la force, en négation de la loi, du droit ou de la souveraineté de la personne. Le grand dictionnaire de psychologie, (1991) définit la violence comme une force brutale qu’un être impose à d’autres, pouvant aller jusqu’à la contrainte exercée par l’intimidation ou la terreur. Elle est aussi représentée par toutes les conduites agressives qu’un sujet plus fort physiquement ou moralement fait subir à un plus faible : mauvais traitements ( enfants maltraités ), sévices sur le conjoint ( femmes battues ) ou même actions criminelles pouvant aller jusqu’au viol et au meurtre. La violence se manifeste dans

les relations interpersonnelles et dans la vie des groupes comme au niveau des nations. Les causes de la violence sont à la fois sociales et individuelles : la misère, le chômage, la négation des droits civiques ou religieux suscitent l’agressivité ; le besoin d’affirmation de soi, l’adoption d’un modèle culturel transmis par le milieu familial ( identification parentale) l’orientent et l’entretiennent. De plus, la violence peut se déclencher à l’occasion d’un événement comme la naissance d’un enfant, le décès d’un parent.

La violence conjugale appelée encore violence familiale ou violence domestique, est considérée comme un processus évolutif au cours duquel, dans le cadre d’une relation de couple ( mariage, concubinage, pacte civil de solidarité ), un partenaire adopte à l’encontre de l’autre des comportements agressifs, violents et destructeurs. Ce processus progressif de destruction et de négation de l’autre lequel est exercé dans la vie privée par un homme sur une femme ou par une femme sur un homme, a pour but de maintenir la personne dans un état de dépendance et de soumission. La violence conjugale constitue une atteinte volontaire à l’intégrité de l’autre. L’O.M.S ( Organisation Mondiale de la Santé ) définit la violence à l’égard des femmes comme « tous actes de violence dirigés contre le sexe féminin, et causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée. » (cité par Henrion, 2001, p.7). Dans la grande majorité des cas, la violence est le fait de l’homme, cependant, elle est dans certains cas, celui de la femme. La violence conjugale constitue un abus de pouvoir et de confiance dans une relation de couple où l’un des partenaires use d’un rapport de force afin de contrôler l’autre. Cette violence enraye les relations basées sur l’égalité et le respect. En effet, la victime n’est pas considérée par celui qui l’agresse comme son égal. L’on peut donc dire que la violence domestique est la tentative intentionnelle du partenaire d’une relation intime d’asservir l’autre partenaire ou de l’intimider. Le couple peut être marié ou ne pas l’être, et les partenaires peuvent être du même sexe.