J’ai plaidé des viols dits “conjugaux” devant les tribunaux et les Cours d’Assises .
Le viol est un acte de pénétration sexuelle de quelque nature qu’il soit commis avec violence, menace, contrainte ou surprise nous dit le Code pénal.
Lorsque l’auteur de ces faits est un époux, concubin, pacsé, ou ex époux, ex concubin, ex pacsé le législateur porte la peine encourue de 15 ans à 20 ans de réclusion criminelle.
Le fait de connaitre la victime dans sa vie privée devient une circonstance aggravante .
Double Tabou sur le viol conjugal
La victime de violence sexuelle va devoir affronter toutes les difficultés qui encombrent la procédure pénale.
S’avouer à soi même que l’on est victime de violence sexuelle de la part du père de ses enfants ou de celui dont on a partagé l’intimité constitue une prise de conscience difficile à bien des égards.
D’abord parce que dans l inconscient des femmes victimes de violences conjugales, la vie commune valide toutes les relations sexuelles
La vie à deux explique, légitime tout rapport sexuel .
SE SOUMETTRE N’EST PAS CONSENTIR
Les explications sont toujours identiques, le devoir conjugal est une excuse au viol, une excuse juridique de surcroît.
Plus encore, il en est aussi une explication, voire même une obligation.
Les victimes pensent qu’elles sont dans l’obligation d’entretenir des relations sexuelles avec leur conjoint et que si elles refusent elles seront fautives.
Nous nous trouvons toujours dans ce rapport d’inversion selon lequel seule la victime se sent coupable.
Elles pensent aussi que les relations sexuelles calment les hommes et se soumettent pour avoir la paix.
Elles acquièrent donc le prix de la tranquillité pendant quelques jours.
Le viol comme acte de défense aux violences physiques. Nous sommes dans le paradoxe des maltraitances !!!
Elles me disent souvent, je fais du sexe et après, j’ai la paix.
Dès qu’elles commencent à s’opposer, la relation devient violente, logique il faut soumettre la femme qui commence à se rebeller.
Plus, elle se rebelle, plus elle est victime de violence .
Sa seule alternative, se soumettre pour ne pas subir d’autres violences.
Elle peut également partir, prenant conscience de la perversion définitivement installée.
Elle ne s’estime pas victime de viol tant qu’il n’existe pas de violences physiques.
La lutte contre le viol conjugal est la lutte contre les rôles stéréotypées des femmes dans le couple.
Quelques Conseils contre le viol conjugal…
– Ne pas accepter la soumission sexuelle, elle donne tous les pouvoirs à l’autre.
-Consulter un psychologue spécialisé
-Consulter une avocate très spécialisée également
-Ne jamais déposer plainte pour ces crimes sans accompagnements juridiques et psychologiques, l’agresseur peut l’utiliser contre vous