Extrait de l'article écrit par Alison Teerien et Djeinaba Kante pour Causette.fr
Isabelle Steyer :
Ce qui me gêne dans la programmation de Monsieur Cantat au théâtre de la Colline et plus largement sur sa présence dans l’espace public et médiatique, c’est qu’il n’a eu aucune réflexion sur son comportement d’homme violent. Ni sur le féminicide qu’il a commis sur Marie Trintignant ni sur les violences physiques et psychologiques qu’il a commis à l’égard de son ex-compagne, Krisztina Rady [qui s’est suicidée en 2010, ndlr]. Je n’ai jamais entendu Bertrand Cantat exprimer une analyse, une introspection sur son comportement violent. Dire “je le regrette” ce n’est pas suffisant. Comme le discours “il a purgé sa peine” n’est pas recevable et entendable. La peine est une réponse judiciaire qui a finalement peu de sens sur le plan humain. La société attend et a besoin d’une véritable remise en question. Pour l’instant, il n’y a pas de réflexion suffisante pour me rassurer et m’assurer que Cantat a réfléchi sur son comportement violent à l’égard des femmes. Sans un engagement fort de sa part contre les violences faites aux femmes, il est pour moi inconcevable de le programmer sur la scène publique."