Article de Pascal Jacquet pour le-pays.fr
Photo d'illustration Pauline Michaud © Agence ROANNE
Aliou Coundoul ne se sera pas livré pleinement, lors des trois jours d'audience de son procès pour le meurtre de sa compagne, tuée d'une cinquantaine de coups de couteau en mars 2021. Au terme des plaidoiries des avocats et du réquisitoire de l'avocat général, il a été condamné à 25 ans de réclusion criminelle, ce vendredi 17 novembre.
Lors de son interrogatoire sur les faits, et plus particulièrement ceux tragiques de la nuit du 13 mars 2021, l'accusé a varié dans ses déclarations, se réfugiant dans son ressenti plutôt que d'affronter un récit concret de ses actes. "J'étais dans un autre monde", a-t-il répété une bonne quinzaine de fois. "Je suis devenu fou", "je ne me souviens plus", ont été ses autres formulations privilégiées.
Il a expliqué que, lors de cette soirée, alors qu'il était revenu au domicile conjugal après l'avoir quitté à la demande de sa compagne une quinzaine de jours auparavant, tout avait bien débuté. "Je savais que l'on n'était plus ensemble, même si je gardais un espoir. Je suis revenu dans l'appartement parce qu'on me l'a demandé. Autrement, je ne serais jamais revenu, j'ai ma dignité", débute-t-il.
L'ancien couple aurait alors commencé à discuter de leur relation passée. "On se parlait, on rigolait", affirme Aliou Coundoul. À la demande de son ex-compagne, selon lui, ils auraient alors fait l'amour dans la chambre de l'appartement.
Du côté de la partie civile, comme celle du ministère public, on reste persuadé que cet acte amoureux s'est déroulé soit sous la contrainte, soit au minimum sous la menace. "Le juge d'instruction n'a pas choisi de le poursuivre pour cela. Il n'y a rien qui prouve un viol dans le rapport de la médecin légiste. Pourquoi vouloir insérer cette fausse idée dans l'esprit des jurés ?", s'est emporté Me Jamel Mallem, l'un des deux avocats de l'accusé, lors de sa plaidoirie.
Ne pas savoir ce qui s'est réellement passé
Amélie Amar aurait ensuite quitté le lit pour se rendre aux toilettes, moment choisi par Aliou Coundoul pour regarder dans son téléphone et découvrir les photos et vidéos intimes d'Amélie avec le meilleur ami de celui-ci. La dispute aurait éclaté vers 2 heures du matin, deux voisines ayant entendu des bruits pour l'une, des cris pour l'autre. Combien de temps a-t-elle duré ? Quand a-t-elle pris fin avec la mort d'Amélie ? Aliou Coundoul ne répond pas précisément. Il refuse, ou a oublié. "Ne pas savoir ce qui s'est réellement passé, et être certaine de ne jamais le savoir, est insurmontable pour la mère d'Amélie", dira Me Isabelle Steyer, dans sa plaidoirie pour la partie civile.
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