2 février 2024

TEMOIGNAGES. Féminicides : « Ces femmes sont victimes de leur bourreau, mais aussi d’une certaine incompétence », dénoncent des familles de victimes

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De plus en plus de familles de victimes décident de saisir la justice pour dénoncer les défaillances de l’État. On estime que dans un quart des cas au moins, les victimes de féminicides avaient alerté, parfois à maintes reprises, des menaces qu'elles subissaient.

L’une des dernières familles à avoir ainsi assigné l’État est celle de Nathalie Debaillie, tuée par son ex-compagnon à Lille le 27 mai 2019, à l'âge de 47 ans. C’est le frère de Nathalie, Nicolas Debaillie qui porte le dossier, animé par une colère froide. Il a fait déposer en décembre dernier au tribunal de Paris, par le biais de son avocate, l'assignation à laquelle se sont joints Romain et Grégory, fils et ex-mari de la quadragénaire.

En 2019, Nathalie Debaillie quitte son compagnon, Jerôme Tonneau avec lequel elle a eu une relation pendant deux ans. Ce dernier refuse la rupture et lui fait vivre un enfer. Pendant cinq mois, elle a crié dans le désert. "Ma sœur avait pris la mesure du danger qu'elle encourait. Les menaces de cet homme étaient sérieuses, et elle le savait. Il y a eu les pneus crevés, les photos de pierre tombale envoyées par SMS et autres coups de téléphone d’intimidation. Il était en permanence devant l'immeuble de la banque où Nathalie travaillait à Lille", raconte Nicolas Debaillie.

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26 janvier 2024

[INÉDIT] ACQUITTÉE APRÈS AVOIR TUÉ SON CONJOINT VIOLENT, LA QUESTION DE LA LÉGITIME DÉFENSE DES FEMMES VICTIMES DE VIOLENCE CONJUGALE

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Une femme a été acquittée pour le meurtre de son compagnon, un homme qu’elle a tué lors d’une dispute et dans un climat de violences conjugales. Un homme contre lequel elle avait déjà porté plainte. Le 20 juin 2021, Angélique a donné un coup de couteau près du cœur de son conjoint alors qu'il venait de tenter de l’étrangler. Les jurés ont retenu la légitime défense, estimant que cette femme aujourd’hui âgée de 48 ans n’a fait que se défendre. Angélique est sortie libre de son procès après deux ans et demi de détention. Elle rejoint trois autres femmes, Alexandra Lange, Florianne Herelle et Adriana Sampaïo, qui elles aussi ont été acquittées après avoir tué leur conjoint violent. Une femme qui tue, mais qui tue pour se défendre. Comment en arrive-t-on à cette situation? Pourquoi la légitime défense est-elle reconnue dans cette affaire? Y-at-il eu des défaillances dans la prise en charge des violences qui ont précédé ce qui reste un drame, la mort d’un homme? Avec Maitre Isabelle Steyer, avocate spécialiste des violences conjugales.

23 janvier 2024

Féminicide de Nathalie Debaillie : « La police a permis la faisabilité du crime », dénoncent ses proches qui attaquent l’État.

Le fils, le frère et l’ex-mari de Nathalie Debaillie, tuée le 27 mai 2019, estiment la police lilloise responsable de sa mort et attaquent l’État en justice pour défaut de protection. La victime avait demandé l’aide des forces de l’ordre à quatre reprises avant d’être kidnappée et égorgée par son ex-compagnon.

Combien vaut une vie ? À cette question sempiternelle, Me Isabelle Steyer répond simplement : « Pour la police en tout cas, une femme vaut moins qu’un téléphone portable. » L’avocate représente les intérêts de Nicolas, Romain et Grégory qui, par une assignation devant le tribunal judiciaire de Paris, attaquent l’État en responsabilité dans l’affaire Nathalie Debaillie. Un frère, un fils et un ex-mari. Trois hommes en colère qui accusent aujourd’hui la police de Lille (Nord) d’avoir « permis le meurtre de Nathalie ».

Le 27 mai 2019 à Lille, aidé de trois complices, Jérôme Tonneau, l’ex-compagnon de cette femme de 47 ans, l’enlève, la jette dans le coffre d’une fourgonnette, la bâillonne.

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17 janvier 2024

ELLE – Affaire Debaillie : l’État attaqué pour ne pas avoir empêché un féminicide

Son assassin présumé avait annoncé son macabre projet, et Nathalie Debaillie, décédée en mai 2019, maintes fois signalé les faits à la police. La famille de la victime attaque l'État qu'elle juge responsable de cette tragédie. Récit exclusif.

La même question, obsédante, se pose à chaque féminicide : la police et la justice auraient-elles pu empêcher l'issue tragique et rattraper la victime au bord du précipice ? La famille de Nathalie Debaillie, tuée le 27 mai 2019 par son ex-compagnon, a décidé de porter la question devant un tribunal et d'attaquer l'État en responsabilité. La plainte a été déposée en décembre dernier par leur avocate, Me Isabelle Steyer, qui réclame 600 000 euros au titre du préjudice subi par les proches de la disparue, notamment par ses deux enfants, âgés de 18 et 19 ans au moment des faits.

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17 novembre 2023

Le Pays : 25 années de réclusion criminelle pour le meurtrier d’Amélie Amar, tuée à Mably en 2021

Article de Pascal Jacquet pour le-pays.fr
Photo d'illustration Pauline Michaud © Agence ROANNE

Aliou Coundoul ne se sera pas livré pleinement, lors des trois jours d'audience de son procès pour le meurtre de sa compagne, tuée d'une cinquantaine de coups de couteau en mars 2021. Au terme des plaidoiries des avocats et du réquisitoire de l'avocat général, il a été condamné à 25 ans de réclusion criminelle, ce vendredi 17 novembre.

Lors de son interrogatoire sur les faits, et plus particulièrement ceux tragiques de la nuit du 13 mars 2021, l'accusé a varié dans ses déclarations, se réfugiant dans son ressenti plutôt que d'affronter un récit concret de ses actes. "J'étais dans un autre monde", a-t-il répété une bonne quinzaine de fois. "Je suis devenu fou", "je ne me souviens plus", ont été ses autres formulations privilégiées.

Il a expliqué que, lors de cette soirée, alors qu'il était revenu au domicile conjugal après l'avoir quitté à la demande de sa compagne une quinzaine de jours auparavant, tout avait bien débuté. "Je savais que l'on n'était plus ensemble, même si je gardais un espoir. Je suis revenu dans l'appartement parce qu'on me l'a demandé. Autrement, je ne serais jamais revenu, j'ai ma dignité", débute-t-il.

L'ancien couple aurait alors commencé à discuter de leur relation passée. "On se parlait, on rigolait", affirme Aliou Coundoul. À la demande de son ex-compagne, selon lui, ils auraient alors fait l'amour dans la chambre de l'appartement.

Du côté de la partie civile, comme celle du ministère public, on reste persuadé que cet acte amoureux s'est déroulé soit sous la contrainte, soit au minimum sous la menace. "Le juge d'instruction n'a pas choisi de le poursuivre pour cela. Il n'y a rien qui prouve un viol dans le rapport de la médecin légiste. Pourquoi vouloir insérer cette fausse idée dans l'esprit des jurés ?", s'est emporté Me Jamel Mallem, l'un des deux avocats de l'accusé, lors de sa plaidoirie.

Ne pas savoir ce qui s'est réellement passé
Amélie Amar aurait ensuite quitté le lit pour se rendre aux toilettes, moment choisi par Aliou Coundoul pour regarder dans son téléphone et découvrir les photos et vidéos intimes d'Amélie avec le meilleur ami de celui-ci. La dispute aurait éclaté vers 2 heures du matin, deux voisines ayant entendu des bruits pour l'une, des cris pour l'autre. Combien de temps a-t-elle duré ? Quand a-t-elle pris fin avec la mort d'Amélie ? Aliou Coundoul ne répond pas précisément. Il refuse, ou a oublié. "Ne pas savoir ce qui s'est réellement passé, et être certaine de ne jamais le savoir, est insurmontable pour la mère d'Amélie", dira Me Isabelle Steyer, dans sa plaidoirie pour la partie civile.

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